Représentations et identités sexuelles dans le théâtre de Shakespeare, Mises en scène du genre, écritures de l’histoire
EAN13
9782753562004
Éditeur
Presses universitaires de Rennes
Date de publication
Collection
Spectaculaire | Théâtre
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Représentations et identités sexuelles dans le théâtre de Shakespeare

Mises en scène du genre, écritures de l’histoire

Presses universitaires de Rennes

Spectaculaire | Théâtre

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Dans la perspective historicisante, c’est ce qui dans le texte demeure quelque
peu étranger à son lecteur qui constitue sa plus grande richesse. Ce que le
texte de théâtre shakespearien dit du genre s’inscrit pleinement dans cette
perspective pour un critique contemporain, et la prise en compte des
conditions matérielles de la représentation théâtrale – au premier rang
desquelles figure l’exclusion des femmes du plateau – ne saurait à elle seule
permettre d’en restituer toute la richesse. Le discours sur le genre que
constituent les personnages, leurs mises en situation, leurs répliques et leur
dimension évolutive s’articule en effet à un certain nombre de définitions
identitaires sexuées dans l’Angleterre élisabéthaine et jacobéenne, attestées
par d’autres sources primaires, et codifiées pour les besoins du support
théâtral, c’est-à-dire rendues visibles et lisibles pour les spectateurs. Une
double logique guide donc ces mises en scène de l’identité sexuelle sur le
plateau shakespearien : on y décèle d’une part un certain nombre d’éléments
socio-culturels aisément reconnaissables pour le spectateur, qui construisent
une image dramatique correspondant à la codification historique de l’identité
sexuelle à la fin du XVIe et au début du XVIIe siècle, et d’autre part, il s’y
manifeste un ensemble de références à l’immédiateté du plateau et à l’univers
potentiellement indifférencié qu’il constitue, par sa dimension unisexe
masculine. Lorsque se constitue un univers dramatique, c’est l’image fidèle à
la codification sexuelle qui prédomine, en vertu du principe aristotélicien de
mimesis. A contrario, lorsque la théâtralité est affichée, les repères du
genre se brouillent, pour en esquisser une nouvelle topographie, où la logique
du plateau vient se superposer à l’imitation des codes socio-culturels. Ce
sont ces jeux de va-et-vient entre deux systèmes concurrents de définition du
genre que le présent volume se propose d’explorer.
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