Paysages urbains
EAN13
9782814501904
Éditeur
PublieNet
Date de publication
Collection
Temps Réel
Langue
français
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Paysages urbains

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Temps Réel

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782814501904
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> Rien ne se fait comme ça. Il y a toujours une énigme. Cette question : qu
’est-ce qu’on fait là, chacun, devant l’immensité du monde ?

Bruno Allain a une place singulière dans notre paysage littéraire, pour ceux
qui sont habitués à le voir surgir, toute vie, lire ou proposer : au départ,
une formation grande école, ingénieur diplômé de Centrale. Et puis, à l’école
même, la découverte imprévue d’une passion qui l’emporte : le club théâtre.

Alors, à peine lancé dans la vie professionnelle, il quitte son emploi pour un
rôle, puis un autre, et devient ainsi acteur, théâtre, cinéma...

Et c’est de la scène qu’est née sa pratique de l’écriture. Disposer sur scène
de cette fascination qu’on peut avoir, à la ville, pour ce qui se joue dans
les paroles, dans le grand bruit humain de ce par quoi les hommes
s’approprient leur propre condition.

Ici, avec ce fond pris à un bistrot du Paris populaire, on n’est pas si loin
de l’atelier de Nathalie Sarraute. Mais Bruno Allain s’y implante en
saltimbanque : les paroles entendues sont faites pour être redites, elles ont
leurs césures, leurs interruptions presque de sketch – le monde est devenu une
grande scène.

Et c’est bien ce qui se joue dans l’autre face du texte, avec sa trimbale en
métro d’un coin à l’autre de la ville, les souvenirs de scènes et de tournée,
les autres villes, de Prague à Saint-Herblain avec crochets Afrique, on va là-
bas pour les jouer, ces paroles...

La France qui s’y dit n’est pas belle : il y a les lieux communs, les
préjugés, les pulsions racistes ou réactionnaires. On est dans cette tradition
illustrée au temps de Balzac par les Scènes de la vie parisienne de Henri
Monnier, ou le dessin à gros traits de Daumier : parce que c’est cela aussi,
dont nous avons à faire matière. Et pas possible de s’en saisir sans aimer :
qui de nous pour ne pas avoir entendu, parfois même au plus proche, un
dialogue du genre – On est tous bougnoule. / – Ah non. Il y a bougnoule et
bougnoule. / – Il y a bougnoule honnête. Reste à en faire ce jeu en vase clos
où la langue va s’affronter elle-même : risque, certainement. Mais lieu
nécessaire pour l’affrontement, et trop rares ceux qui y retroussent les
manches et vont au contact.

Bruno Allain n’a pas quitté ce territoire, où c’est la peau du monde qu’on
fouille. Ces dernières années, il s’installe en résidence dans un collège,
toujours dans ce Paris populaire du nord-est : on finira par considérer
normal, les élèves de 11 à 15 ans, qu’à côté du CDI, du conseiller
pédagogique, de la salle des profs et de l’infirmerie, il y ait la salle de
l’écrivain, où on vient pour écrire ou pour parler, pour un atelier ou
simplement son travail personnel...

Très impliqué dans l’asso des Écrivains associés au théâtre, Bruno Allain
(voir CV) est aussi un des auteurs élus au conseil d’administration de la SACD
: c’est pour tout cela rassemblé, cette implication, que je me réjouis de
l’accueillir.

FB

Avec illustrations de l'auteur, mise à jour le 4 novembre 2016.
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