- EAN13
- 9782843443411
- Éditeur
- Le Bélial
- Date de publication
- 27/01/2011
- Collection
- Roman
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Livre numérique
QUAND LE CIEL BAS et lourd pèse comme un couvercle…Le ciel ne pesait pas : il
était carrément posé par terre et noyait les rues dans une brume de gel. Mye,
rétractée au fond de son manteau, avançait à longues enjambées sur le trottoir
sonore, donnant courageusement du front contre la bise. Les devantures
défilaient à sa droite, chocolaterie rouge, pharmacie verte, oxygènerie grise.
Mye tourna un coin et soupira d’aise tandis que le vent continuait tout droit.
Elle ralentit le pas en passant devant la devanture éteinte d’un Lavomatic. Il
était tard, la boutique était fermée et pourtant, comme la veille et comme le
jour d’avant, une machine tournait. Une femme était assise sur une chaise,
juste en face de la machine ; une vieille dame vêtue de noir qui paraissait
menue et terriblement cassée, presque diluée dans la pénombre jaunâtre. Cette
fois, Mye s’arrêta :Quelle vie de misère oblige de si vieilles dames à sortir
de si mauvaise heure ?Mye approcha de la vitrine embuée. Elle fit glisser son
masque stérile sur son menton et effleura la vitre du nez. La vieille dame ne
bougea pas. Mye remit son masque en place et repartit, la tête enfoncée dans
ses épaules.
était carrément posé par terre et noyait les rues dans une brume de gel. Mye,
rétractée au fond de son manteau, avançait à longues enjambées sur le trottoir
sonore, donnant courageusement du front contre la bise. Les devantures
défilaient à sa droite, chocolaterie rouge, pharmacie verte, oxygènerie grise.
Mye tourna un coin et soupira d’aise tandis que le vent continuait tout droit.
Elle ralentit le pas en passant devant la devanture éteinte d’un Lavomatic. Il
était tard, la boutique était fermée et pourtant, comme la veille et comme le
jour d’avant, une machine tournait. Une femme était assise sur une chaise,
juste en face de la machine ; une vieille dame vêtue de noir qui paraissait
menue et terriblement cassée, presque diluée dans la pénombre jaunâtre. Cette
fois, Mye s’arrêta :Quelle vie de misère oblige de si vieilles dames à sortir
de si mauvaise heure ?Mye approcha de la vitrine embuée. Elle fit glisser son
masque stérile sur son menton et effleura la vitre du nez. La vieille dame ne
bougea pas. Mye remit son masque en place et repartit, la tête enfoncée dans
ses épaules.
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