C’est la rentrée !
Nous, on aime la rentrée littéraire ! Et on aime discuter, négocier, choisir, pour vous présenter l’essence de nos coups de cœurs, la crème de la crème de nos lectures. Cette année, nous avons été particulièrement attentives à défendre les petites maisons d’édition et vous faire découvrir de nouveaux auteurs. Bien sûr nous avons aussi eu plaisir à lire ceux qu’on attendait avec impatience !
Cette fois-ci, nous avons choisi de regrouper nos lectures en trois catégories. Regards sur l’Histoire regroupe des textes ayant une portée historique, que ce soit par rapport à une période ou à un personnage. La rubrique Regards sur soi rassemble des histoires plus intimes, récits de vie ou romans d’apprentissage. Enfin, dans Regards au loin, vous découvrirez des ouvrages qui se déroulent dans un lieu plus ou moins lointain, à une époque plus ou moins lointaine.
Effectivement de beaux textes et de belles rencontres à venir : dans notre sélection se cachent des auteurs que vous aurez plaisir à rencontrer à la librairie ou lors de la prochaine édition du festival Lire à Guingamp qui se déroulera les 8 et 9 mars 2025. N’oubliez pas de noter la date dans vos agendas !
D’ici là, nous sommes heureuses de vous parler de nos lectures, de nos coups de cœur et de nos auteurs préférés. Retrouvez-les sur le site internet de la librairie www.motsetimages.fr et sur les réseaux sociaux avec l’ensemble de nos animations.
Parce que oui, vraiment, on aime la rentrée littéraire !
Céline
"Je pardonne à tous et à tous je demande pardon. Ça va ? Pas trop de bavardages." Le 27 août 1950, Cesare Pavese se donne la mort dans la chambre 49 de l'Hotel Roma, à Turin. Il laisse un mot d'excuse, des poèmes et un journal intime, Le Métier de vivre. Pierre Adrian a retracé le dernier été d'un écrivain hanté par le suicide. Il a cherché dans sa vie et dans ses livres de quoi nous apprendre, malgré tout, le douloureux métier de vivre. Pavese apparaît au fil des pages comme un compagnon de route taciturne, drôle, sincère. Au cours de ces errances en ville et dans les collines, on croise Monica Vitti et Antonioni, Calvino, des actrices américaines... Mais aussi "la fille à la peau mate", qui déambule aux côtés du narrateur sur les traces d'une ombre, dans ce Piémont devenu le lieu éblouissant des retrouvailles avec l'être aimé. Avec ce nouveau récit au charme furieux, Pierre Adrian nous donne à contempler une Italie d'après-guerre en noir et blanc, où la littérature et la politique sont une question de vie ou de mort, où rien n'est jamais grave mais où le tragique finit par s'inviter.
Une nuit d'hiver 1946 à Londres, une infirmière sonne à la porte de la maison des Freud. Anna, la fille du célèbre psychanalyste, est entre la vie et la mort. Épuisée et fiévreuse, elle confie des bouts de son existence à cette inconnue : son adolescence difficile, toute de désirs contrariés et de fantasmes honteux, les années d'analyse avec son père, sa rencontre décisive avec la fantasque Lou Andreas-Salomé... On y découvre la mal-aimée, le vilain petit canard, dernière-née de la fratrie, qui a tant lutté pour faire entendre sa voix, pour vivre dans le plus grand secret son amour avec une Américaine. Et pour fonder une école à Vienne, où, pionnière de la psychanalyse pour enfants, elle a adapté cette pratique à la pédagogie. Anna Freud, anti-héroïne, n'aura eu de cesse de construire une vie à elle et des refuges pour les enfants qui en avaient besoin.
Porté par un formidable souffle romanesque, Les Sept Maisons d'Anna Freud est l'histoire bouleversante d'un affranchissement, de l'amour fou d'une fille pour son père, en même temps que la saga d'une famille prise dans les tourments de la guerre et de l'exil.
« Mon père ne parlait jamais de son boulot. Il disait la centrale, comme s’il n’y en avait qu’une seule au monde, comme si c’était le nombril du monde. Et de fait c’était le nombril de notre monde. »
En 2036, dans une France gouvernée par l’extrême droite, Samuel Vidouble est confiné dans sa cave à la suite d’un accident nucléaire sur le site de la centrale de Malville à l’ombre de laquelle il vivait enfant. Fascinante et monstrueuse, la centrale cristallise les disputes familiales et les luttes politiques des années 80. Sur les bords du Rhône, le jeune Samuel grandit dans l’aura de Thomas, le garçon sauvage, et d’Astrid, une adolescente révoltée, tandis que plane la double menace du Front national et du feu nucléaire. Alternant roman d’apprentissage et d’anticipation, Malville explore cette France périurbaine, ainsi que les conséquences sanitaires et environnementales de nos « choix » énergétiques qui bouleversent irrémédiablement notre rapport au monde, à la terre et au vivant.
Avec ce livre inspiré des lieux de sa jeunesse et tissé de réminiscences littéraires – de Tom Sawyer à Rimbaud –, Emmanuel Ruben affirme sa passion pour la géographie. Une ode vibrante au fleuve et à l’enfance.
La célébrité est ma vie. Est-ce que j'étais préparée à un tel succès ? Bien sûr que oui.
Cléo grandit dans une famille dont elle déplore la banalité. Dès l'enfance, elle n'a qu'une obsession : devenir célèbre. Au fil des années, Cléo saute tous les obstacles qui s'imposent à elle, arrachant chaque victoire à pleines dents, s'entaillant la cuisse à chaque échec. À la surprise de tous, sauf d'elle-même, Cléo devient une star mondiale, accumulant les millions de dollars, les villas à Los Angeles et les récompenses. Bienvenue dans les coulisses de la célébrité, un monde où règnent l'artifice et l'impunité. Célèbre est le récit d'une ascension féroce, brutale et monstrueuse. Un portrait acide et brillant de notre époque. Addictif.
*** Rentrée littéraire 2024 *** Sélection du Grand Prix de littérature américaine ***Une relecture imaginative, féministe et brillamment pertinente de 1984.
Londres, chef-lieu de l'Espace aérien I, vit sous le joug d'un régime ultra-autoritaire dirigé par Big Brother. Nous sommes en 1984.
Julia est mécanicienne au département Fiction du ministère de la Vérité. Joyeusement cynique, elle a tout de la citoyenne modèle. Elle excelle pourtant dans l'art de tromper la surveillance constante des télécrans et de la Police de la Pensée, parvenant même à cacher ses liaisons amoureuses dans ce monde où le sexe est un crime sévèrement puni. Mais Winston Smith, du service des Archives, l'intrigue et l'attire. Lui aussi cache peut-être son jeu... Le jour où, sans vraiment réfléchir, elle lui glisse un mot dans la main – geste quasi suicidaire –, elle perd le contrôle de sa vie si bien ordonnée, et tout bascule.
Soixante-quinze ans après George Orwell, Sandra Newman nous entraîne à nouveau dans l'univers mythique de Big Brother. Roman d'un État totalitaire où la condition des femmes diffère fondamentalement de celle des hommes, Julia apparaît comme un texte féministe, à la fois fidèle à l'original et radicalement différent.