Lire à Guingamp les 9 et 10 mars 2019

Gisèle Bienne

Gisèle Bienne, née en 1946 dans l’Aube, est romancière et essayiste. Elle vit et travaille à Reims et est l’auteur de romans, récits et essais parus en littérature générale, ainsi que d’ouvrages destinés à la jeunesse. Elle a animé pendant dix ans des ateliers d’écriture.
Elle a publié, entre autres, Retrouver le petit frère (littérature jeunesse), et La brûlure, suivi de Marie-Salope. À paraître au premier trimestre 2019 : La malchimie, aux éditions Actes Sud, dans la collection Un endroit où aller.

Récit

Actes Sud

22,00

La malchimie, ce sont des mois d’intense rapprochement entre Sylvain, atteint soudainement
d’une grave maladie, et sa sœur Gabrielle qui lui rend de fréquentes visites tandis qu’on le soigne à
l’hôpital de sa ville. La leucémie aiguë de Sylvain bouleverse et questionne Gabrielle. Requise par
leur belle enfance commune, elle est désormais projetée dans un avenir incertain. Son frère, ouvrier
agricole au grand charisme, a pendant plusieurs décennies manipulé des produits phytosanitaires,
traitant intensivement les champs de son patron. Dans le service de soins protégés de l’hôpital et ses
“chambres stériles”, Gabrielle constate que la plupart des malades proviennent du milieu agricole.
Pourquoi eux ?
Monsanto, Bayer et consorts... Elle croyait, comme tout un chacun, être informée, elle l’était
bien peu. Pendant d’interminables nuits blanches, Gabrielle se documente sur l’histoire de ces
frmes, leur passé louche, sur l’importance des dégâts causés par la nocivité de leurs produits et leur
politique mensongère – celle de ces “nouveaux seigneurs”, comme le dit son frère, qui ne pouvait
imaginer être ainsi exposé à d’aussi graves dangers. On l’a trompé, on les a trompés, lui et ses
collègues isolés dans la campagne française et ses grandes plaines.
Face aux impératifs médicaux et à la soufrance de son frère, jamais Gabrielle ne pourra “enterrer”
leur enfance, ce temps d’avant. Pris dans le faisceau contemporain d’une actualité politique et
environnementale, ce récit témoigne de l’afection d’une sœur autant que de l’urgence à combattre
le tout-chimique, emporté par la force incandescente d’une romancière qui a su bâtir de livre en livre
un univers rare et complexe.


L'été qui précède son entrée en sixième, Aigue-Marine va le vivre dans une grande inquiétude. Son père, malade, est parti depuis deux ans, et sa mère lui cache la gravité de sa situation. Elle s'échappe de la maison et va rendre visite à son père hospitalisé. C'est l'enfance écorchée et ses ruses pour déjouer les pièges des adultes.
Un roman pour les collégiens.


14,75

«Je suis toujours dans le département de la Marne et je cherche la ferme de Navarin. Les croix des cimetières convergent au loin sur le ciel vide. Des champs de croix, plusieurs champs. Ici, nous sommes presque à mi-distance de la Somme et de Verdun. Je gare la voiture le long d'un champ sous un cerisier et, après avoir à nouveau consulté la carte, je franchis des talus et coupe au court pendant que Blaise me souffle à l'oreille : "N'aie pas peur de marcher dans les ténèbres ou de glisser dans du sang. /On ne sait jamais ce que l'on fait, on ne sait jamais où l'on va. /La vie est dangereuse.» Gisèle Bienne.
Gisèle Bienne raconte ici sa quête d’un Blaise Cendrars peu connu : l’engagé volontaire dans la Légion étrangère, le combattant de 28 ans bien décidé à montrer l’exemple. Puis un blessé pas tout à fait comme les autres, désormais privé de sa «main d’écrivain»…


10,00

Sa femme l'a quitté à cause de ses colères spectaculaires. Les gens le traitent de mécréant, de comédien, d'alcoolique, de dépressif, d'illuminé. Lucile, elle, pense que son grand-père est peut-être un génie. On lui a dit qu'elle avait le même caractère que lui. Elle se demande s'il se sent aussi seul qu'elle. Un soir, après le lycée, elle prend son courage à deux mains et pousse la porte du café où il retrouve tous les jours ses amis, des gueules cassées de la Guerre de 14. Il est là, le corps intact, l'esprit inguérissable. Ici, entre les vapeurs d'alcool et la fumée des cigarettes, règne une liberté de parole comme Lucile n'en a jamais connu. Nous sommes le 19 novembre 1964. Les foyers français se modernisent. Une jeune fille s'apprête à partir, à travers les villages disparus de l'Argonne, à la rencontre du passé de son grand-père.


Éditions des femmes-Antoinette Fouque

« Je porte en mon coeur toute l'enfance des campagnes, toute l'ignorance du sexe, toute la magie du rêve. J'aime cette cour qui tourne inlassablement sur elle-même, comme un vivant tableau. Je suis muette d'émotion. Des mains se touchent, des corps se rapprochent, des billets s'échangent, vite, très vite. Les yeux brillent. »
« Agnès, quatre années, ça compte. Quatre années là-bas, de nos douze ans à nos seize ans... Toutes les lettres que je t'ai écrites étaient d'amour, mais je ne le savais pas. Toi, ma très chère, tu n'y as jamais répondu. » Gisèle Bienne