Mémoire ouvrière

Dans le cadre du mois du film documentaire, en partenariat avec la Médiathèque de Guingamp et l'association La Toile d'art est née, découvrez notre sélection d'ouvrages sur la mémoire ouvrière.
A voir : Frères de classe de Christophe Cordier - samedi 24 novembre à 15h - Médiathèque et Mémoires d'un condamné de Sylvestre Meinzer - jeudi 6 décembre - Cinéma Les Korrigans
Projections suivies de débats

19,00

Plus rien n'est acquis. Plus rien ne protège. Pas même les diplômes.
À 17 ans, Léa ne s'en doute pas encore. À 42 ans, ses parents vont le découvrir. La famille habite dans le nord de l'Oise, où la crise malmène le monde ouvrier. Aline, la mère, travaille dans une fabrique de textile, Christophe, le père, dans une manufacture de bouteilles. Cette année-là, en septembre, coup de tonnerre, les deux usines qui les emploient délocalisent. Ironie du sort, leur fille se prépare à passer le bac, section " économique et social ". Pour protéger Léa et son petit frère, Aline et Christophe vont redoubler d'imagination et faire semblant de vivre comme avant, tout en révisant avec Léa ce qui a fait la grandeur du monde ouvrier et ce qui aujourd'hui le détruit. Comme le paradoxe d'Anderson, par exemple. " C'est quoi, le paradoxe d'Anderson ? " demande Aline. Léa hésite. " Quelque chose qui ne va pas te plaire ", prévient-elle. Léon, dit Staline, le grand-père communiste, les avait pourtant alertés : " Les usines ne poussent qu'une fois et n'engraissent que ceux qui les possèdent. "
Photographe, journaliste, réalisateur, Pascal Manoukian a couvert un grand nombre de conflits. Ancien directeur de l'agence Capa, il se consacre à l'écriture. Il a notamment publié, aux éditions Don Quichotte, Le Diable au creux de la main (2013), Les Échoués (2015) et Ce que tient ta main droite t'appartient (2017).


enquête sur les militantes et les militants des années 1968 en France

Actes Sud

28,00

Cinquante ans après Mai 1968, que sont les militants devenus ? Après avoir jeté toutes leurs forces dans la bataille, cru souvent en l’imminence d’une révolution, suspendu longtemps leurs investissements scolaires, professionnels, voire affectifs pour “faire l’histoire”, comment ont-ils vécu l’érosion des espoirs de changement politique ?
La force de ce livre tient à un triple déplacement du regard – de Paris aux régions, des têtes d’affiche aux militants ordinaires, de la crise de mai à la séquence historique 1966-1983 – autant qu’à la richesse du matériau exploité : un dépouillement d’archives le plus souvent inexplorées, comme les documents déclassifiés des Renseignements généraux et des centaines de récits de vie recueillis à Lille, Lyon, Marseille, Nantes et Rennes auprès de militants des syndicats ouvriers, des gauches alternatives et du mouvement féministe.
Cette mosaïque d’histoires constitue la chair de ce livre et permet de brosser un portrait non impressionniste des soixante-huitards, de leur carrière professionnelle, de leur vie affective, de la continuité de leurs engagements, apportant des réponses enfin étayées aux questions sui vantes : la vie des soixante-huitards a-t-elle été bouleversée ou simplement infléchie par le militantisme corps et âme des années 1970 ? En ont-ils tiré profit ou le déclassement social fut-il le prix à payer ? Face aux convictions politiques d’antan, les militants font-ils figure d’apostats ou sont-ils toujours ancrés dans un rapport critique au monde social ? Peut-on dire qu’il existe une génération 68 ou n’est-ce qu’un mythe recouvrant d’un voile épais une hétérogénéité de personnes plus grande qu’on ne l’imaginait ?


roman

Le Livre de poche

7,90

« La Lorraine. Dans le paysage de fer et d'acier ravagé par la crise de la sidérurgie, l'implantation à coups de subventions publiques de trois usines du groupe coréen Daewoo, fours à micro-ondes, téléviseurs. Entre septembre 2002 et janvier 2003, fermeture brutale des trois usines […]. Pourtant, la première fois que j'entre à Fameck dans l'usine vide […], aucune trace de cette violence sociale qui a jeté sur le pavé 1200 personnes, des femmes surtout. Au cours de mes visites, j'en rencontrerai bien sûr. Des voix toutes chargées d'émotion, la violence du travail à la chaîne, et la violence ensuite des luttes. Comment affronter maintenant le quotidien vide […] ?
Ces récits entendus, les transcrire ne suffit pas : il faut raconter, reconstruire, la cellule de reclassement, les appartements où vous êtes reçu et le supermarché. Ce qui est proposé comme nouvelles figures du travail ? Centres d'appels, marché du chien. Il faut aussi entrer dans les silences. On vous parle d'une qui n'est plus. Ce n'est pas un livre prémédité : il s'agissait au départ de jouer, ici même, une pièce de théâtre. Et puis, à cause des visages, pour la densité des mots en partage, je décide d'écrire. Si les ouvrières n'ont plus leur place nulle part, que le roman soit mémoire. »


Au coeur de Metaleurop

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Delcourt

En janvier 2003, l'usine Metaleurop SA est mise en liquidation judiciaire. 830 employés, après des années de conditions de travail terribles, sont licenciés. On découvre que des centaines d'enfants sont empoisonnés au plomb? Loyer et Bétaucourt, journaliste, ont interrogé les ouvriers afin de faire la lumière sur ce scandale sanitaire et social pour lequel nul n'a été inquiété.


Chronique d'un procès oublié. Drame en deux parties

Gallimard

«Boulevard Durand est l'histoire d'un procès et d'une erreur judiciaire dont j'ai connu plusieurs des héros. Jules Durand, secrétaire de syndicat, fut condamné à mort en 1910. Cette condamnation bouleversa le monde entier. Une campagne pour la révision du procès fut entreprise. Jules Durand fut reconnu innocent, mais il était, entre temps, devenu fou de douleur. En 1956 on inaugura au Havre, sa ville natale, un boulevard portant le nom du martyr. Boulevard Durand est une chronique qui raconte la vie de cet homme et de sa famille, avant, pendant et après le procès. À quels scandales peuvent mener certains égoïsmes, comment le mensonge conduit au crime, combien les complaisances sont coupables, voilà ce que nous rappelle, me semble-t-il, la vieille affaire Jules Durand, et aussi
qu'une seule attitude est digne d'un homme, devant la vérité : celle d'ouvrir les yeux et de dire cette vérité. Pour la première fois dans ma
vie d'écrivain, j'ai le sentiment d'avoir écrit ce que j'avais exactement envie d'écrire, et c'est l'esprit apaisé que j'ai terminé ce livre.» Armand Salacrou.