Prix Mémorable 2018

Depuis maintenant onze ans, le groupement des libraires Initiales rend hommage au travail d’édition et de traduction grâce à son prix Mémorable. Cette distinction salue la réédition d’un-e auteur-e injustement oublié-e, d’un livre inédit ou de la traduction entièrement révisée d’une œuvre.

13,00

Les monstres nous entourent ou nous font face. On les aperçoit dans les reflets des vitrines, on les croise en n’osant pas les dévisager. Grotesques, sublimes, ils trimballent leur solitude et leurs rêves de banalité.

Poursuivant le dessein de son ami Borges qui réunit en un livre fameux une cohorte d’êtres imaginaires, Rodolfo Wilcock, écrivain argentin devenu italien pour ses œuvres en prose, a assemblé un carrousel de ces créatures qui ont le don de stupéfier et de révéler ce qu’il y a de merveilleux dans la bizarrerie. Sans jamais cesser d’être inventif et provocateur, il nous incite néanmoins à nous interroger : et si cette mélancolie qui nous pousse parfois à l’isolement, séparés que nous sommes des autres, était notre part de monstrueux ?

Parcourez sans trembler ce livre unique qui possède la beauté d’une galerie de miroirs glacés. Ou glaçants.


25,50

« Dans la poche intérieure de ma veste, je transportais deux feuilles de papier méticuleusement pliées : mon diplôme de fin d’études secondaires et une convocation de la Stovia, l’école de médecine de Betawi. N’était-ce pas formidable ? »

Voici Minke en homme neuf dans un monde nouveau : laissant derrière lui des heures douloureuses, il s’embarque pour la capitale des Indes néerlandaises et ses possibilités infinies. Mais on n’échappe ni à ses souvenirs ni à sa condition : pour entrer à la Stovia – la seule école supérieure autorisée aux Indonésiens par le code colonial –, il lui faut renoncer à ses vêtements européens, et marcher pieds nus…

Ce désaveu sera le dernier. Minke, avec une poignée d’hommes et une femme exceptionnelle – Mei, professeur et activiste chinoise – passe à l’action : il crée un premier syndicat, une association pour l’éducation des masses, un journal indépendant en malais… Il n’est plus temps de comprendre le monde, mais de le changer !

Après Le Monde des hommes et Enfant de toutes les nations, voici, avec Une empreinte sur la terre, le troisième volet du Buru Quartet, publié en français pour la première fois, directement traduit de l’indonésien. Fresque politique, roman d’initiation, d’amour et d’émancipation, le Buru Quartet est une incroyable machine romanesque – géniale, puissante et unique.


Le jeu d’échecs

Viviane Hamy

18,00

« Lorsque tu m'as demandé, Stevan, si je t'écrirais, je t'ai dit que je répondrais à tes lettres, mais que je ne t'écrirais plus la première. »



Un soir que nous étions devant le feu, Claude me dit : « Si j’étais un homme, je t’épouserais. » Je m’entendis lui répondre : « Si j’étais un homme, je t’épouserais, mais pas si j’étais une femme. » Pourquoi ? « Parce que nous sommes dans le temps. Parce que nous ne pouvons pas nous défaire du temps et que nous ne pourrions rien construire ensemble de durable. Si tu étais un homme et que je fusse une femme, je ne pourrais pas accepter d’être définie par toi. » Il m’était douloureux de prononcer ces mots qui rompaient l’enchantement. Mais ce qui faisait le prix de notre rencontre, c’est qu’aucun mensonge ne pouvait se glisser entre nous, fût-ce au prix de notre déchirement.

Dans ce Jeu d’échecs, publié pour la première fois en 1970, l’écrivain pratique une archéologie multiple, d’elle-même, de son époque et de sa psyché. L’alchimie entre sensibilité et intelligence à fleur de mots suscite le choc et le vertige.

Édith Thomas fut de tous les combats du XXe siècle : la guerre d’Espagne, le communisme, la Résistance, l’Algérie. À l’inverse de Dominique Aury – dont elle fut l’amante – et de Simone de Beauvoir, sa discrétion l’a enfouie dans l’anonymat. Rééditer Le Jeu d’échecs lui rend enfin justice en mettant notamment en lumière sa parole prophétique quant à la lutte des femmes pour leur identité, leur indépendance, leurs droits…


19,90

" Parfois l'île fourmillait de sauvages que nous combattions ; parfois elle était pleine de bêtes féroces lancées à nos trousses ; mais rien ne s'est jamais produit dans mes rêveries d'aussi étrange et tragique que nos véritables aventures. "
Chacun connaît –; ou croit connaître –; L'Île au Trésor, le plus célèbre des romans d'aventures. Chacun se souvient de la carte au trésor découverte dans la malle du vieux marin, de la goélette l'Hispaniola affrétée pour rejoindre l'île lointaine, de Long John Silver, le cuisinier de bord unijambiste avec son perroquet sur l'épaule, et des pirates assoiffés d'or et de rhum...
Robert Louis Stevenson disait que " le roman triomphe lorsque le lecteur joue consciemment à en être le héros ". Ici c'est à travers les yeux et les oreilles de Jim Hawkins –; le seul enfant de l'histoire –; que nous vivons toutes les péripéties de l'aventure, aux prises avec des pirates qui parlent enfin aussi mal que ceux de Stevenson. Car jamais traduction française de L'Île au Trésor n'a été à la fois aussi complète, précise, amusante et vivante que celle qu'en propose aujourd'hui Jean-Jacques Greif
LA PRESSE EN PARLE
France Inter : " Une nouvelle traduction d'un blockbuster de l'édition. L'Île au Trésor fait peau neuve. "
Télérama : " Une belle occasion de (re)découvrir ce chef-d'œuvre du roman d'aventures, plus philosophique qu'il n'en a l'air. "
L'Express : " Dans la nouvelle traduction de L'Île au Trésor, une version plus "crue' du chef-d'œuvre de Stevenson, c'est peu de dire que les pirates ont retrouvé leur langage de forbans. Le trésor est toujours enterré au même endroit, mais la couleur du roman change radicalement. "
Le Point : " Yo-ho-ho, relisons L'Île au Trésor ! Une langue qui largue les amarres, embarquons ! "
Télégramme de Brest : " Loin de toute modernisation abusive et traîtresse, cette traduction décuple le plaisir que nous avons à retrouver Jim Hawkins, l'auberge de l'Amiral Benbow, perchée sur les falaises, l'équipage hirsute de l'Hispaniola, Ben Gunn et toutes les péripéties de ce récit initiatique extraordinaire. Quant au "trésor", il est là, tout simplement caché parmi les mots, au détour de chaque phrase. "


13,00

Dans une bourgade juive perdue -comme souvent -, Benjamin (dont le père, tailleur, espère que son fils deviendra rabbin) découvre, grâce à son ami Iossi, les œuvres de Marx, d'Engels et de Trotsky. Ils fondent une cellule révolutionnaire... Un jour, Iossi disparaît. Lorsqu'il revient, il avoue, à Benjamin, avoir rencontré Trotsky et ce dernier lui a confié une mission. Iossi malade, c'est Benjamin qui part "en mission", avec un peu d'argent, un billet de train, quelques consignes, des documents d'identité et une enveloppe. Et dans l'enveloppe, est mentionné le nom de l'homme qu'il faut rencontrer, un écrivain, ce dernier doit lui donner un texte, un message codé...
Benjamin, dit le Raton, qui n'a jamais quitté son village, entame ce voyage aux moult péripéties. Arrivé à Prague, il s'aperçoit, désespéré, qu'il a perdu l'enveloppe. Il part alors à la recherche d'un écrivain dont il ne connaît même pas le nom...
Un roman-fable humoristique et quasi historique de Moacyr Scliar, le plus new-yorkais des écrivains juifs latino-américains.