D'ouvrier à patron, la vie d'un Bigouden entre 1914 et 2014

L’enfance de Pierre Boënnec s’inscrit dans la dure vie du Pays Bigouden du début du 20ème siècle. Son père, marin de commerce, ne revient à la maison qu’une fois par an avec des permissions de quinze jours. Sa mère qui effectue des travaux agricole l’élève seule.
Pierre quitte l’école à 12-13 ans, après avoir obtenu son certificat d’études. Il entre comme ouvrier à l’usine de conserves Roulland.
A quinze ans, il rencontre Marie-Louise avec qui il vivra quatre-vingt années d’amour partagé.
Sous l’occupation allemande, il devient réfractaire au Service du Travail Obligatoire (STO) puis membre du réseau de résistance « Vengeance » ; il est alors obligé de se cacher pour échapper aux patrouilles. Pendant ce temps, son père s’engage dans les Forces navales françaises libres et périt en mer dans les combats de l’Atlantique.

Après la guerre, Pierre poursuit son parcours professionnel dans les conserveries de Saint-Guénolé, gravissant chaque échelon. Déjà ouvrier, puis sertisseur, il est nommé responsable des machines puis prend la direction de l’usine Lebeaupin où il a constamment à cœur d’améliorer techniquement la production afin de faciliter le travail des ouvrières et d’asseoir la rentabilité de l’usine.
Le tableau ne saurait être complet sans son bénévolat au sein du monde associatif auquel il consacre une bonne part de son énergie. Il retrace ainsi l’arrivée progressive du football dans la société française de l’après-guerre, son rôle fédérateur de la jeunesse de l’époque, bien loin des turpitudes économiques actuelles, ainsi que le déclin progressif des clubs locaux vers la fin du 20ème siècle.

Les pages de ce livre écrit par Pierre Boënnec dépassent les simples anecdotes mais révèlent une époque et la vie d’un Pays qui tendent à s’éteindre. La portée de cet écrit atteint manifestement une dimension sociologique et historique.