- EAN13
- 9782021065251
- Éditeur
- Le Seuil
- Date de publication
- 25/11/2015
- Collection
- Fiction et Cie
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
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Livre numérique
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Au debut de notre ere, un terrible ouragan devaste ces hautes vallees du
Caucase que l'on appelait le "Ventre du monde". Pour se venger du Vent, un
bucheron georgien, Koba, chef des Abreks, decrete l'extermination des dieux,
de tous les dieux, ou qu'ils se trouvent.
Alors commence cette chasse insensee : les "Insoumis", ainsi s'appellent-ils
eux-memes, deferlent sur les hauts plateaux d'Armenie, installant partout,
jusque dans les chemins de neige, des pieges a dieux. Koba s'ecrie : "Que les
dieux nous blament a leur guise ! Laissons-les pousser des cris de rage ; meme
s'ils se levent contre nous, nous serons vainqueurs !"
Pour se rendre plus effrayants, les Abreks s'enduisent de glu et se roulent
dans les chardons. Massacres, viols et pillages s'enchainent : Ninive est en
flammes, Babylone mise a sac. Dans les deserts de Syrie, des juifs leur
parlent d'un certain Elohim, un dieu qui passe dans la brise et qui chuchote.
Qu'a cela ne tienne : Jerusalem investie, les chercheurs de dieux devorent et
machent les rouleaux de la Torah. Le Sinai franchi, Koba et ses hordes
ensanglantees devastent les rives du Nil, "le Nil couleur de carnage et
d'incendie"... puis rageusement s'embarquent pour la Grece, a destination du
mont Olympe, le repaire des dieux inaccessible aux hommes.
On le sait, c'est surtout a mi-chemin des mythes et de l'Histoire que les
dieux ont tendance a pulluler : c'est donc la que Koba inscrit sa guerre
personnelle - une guerre totale par laquelle le Guide, a la recherche du Grand
Coupable, pourchassant dieux et hommes jusqu'au dernier, devient dieu lui-
meme. En ce sens, Koba est au-dela de Promethee, il est lui-meme l'injure
definitive, l'injure bariolee, hoquetante et inepuisable qu'on fait aux dieux.
*[5e]: Cinquième
Caucase que l'on appelait le "Ventre du monde". Pour se venger du Vent, un
bucheron georgien, Koba, chef des Abreks, decrete l'extermination des dieux,
de tous les dieux, ou qu'ils se trouvent.
Alors commence cette chasse insensee : les "Insoumis", ainsi s'appellent-ils
eux-memes, deferlent sur les hauts plateaux d'Armenie, installant partout,
jusque dans les chemins de neige, des pieges a dieux. Koba s'ecrie : "Que les
dieux nous blament a leur guise ! Laissons-les pousser des cris de rage ; meme
s'ils se levent contre nous, nous serons vainqueurs !"
Pour se rendre plus effrayants, les Abreks s'enduisent de glu et se roulent
dans les chardons. Massacres, viols et pillages s'enchainent : Ninive est en
flammes, Babylone mise a sac. Dans les deserts de Syrie, des juifs leur
parlent d'un certain Elohim, un dieu qui passe dans la brise et qui chuchote.
Qu'a cela ne tienne : Jerusalem investie, les chercheurs de dieux devorent et
machent les rouleaux de la Torah. Le Sinai franchi, Koba et ses hordes
ensanglantees devastent les rives du Nil, "le Nil couleur de carnage et
d'incendie"... puis rageusement s'embarquent pour la Grece, a destination du
mont Olympe, le repaire des dieux inaccessible aux hommes.
On le sait, c'est surtout a mi-chemin des mythes et de l'Histoire que les
dieux ont tendance a pulluler : c'est donc la que Koba inscrit sa guerre
personnelle - une guerre totale par laquelle le Guide, a la recherche du Grand
Coupable, pourchassant dieux et hommes jusqu'au dernier, devient dieu lui-
meme. En ce sens, Koba est au-dela de Promethee, il est lui-meme l'injure
definitive, l'injure bariolee, hoquetante et inepuisable qu'on fait aux dieux.
*[5e]: Cinquième
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