- EAN13
- 9782753563001
- Éditeur
- Presses universitaires de Rennes
- Date de publication
- 18/05/2022
- Collection
- Le Sens social
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
La construction du social
Souffrance, travail et catégorisation des usagers dans l'action publique
Marc Loriol
Presses universitaires de Rennes
Le Sens social
Livre numérique
-
Aide EAN13 : 9782753563001
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La notion de « construction sociale » est à la mode dans les différentes
sciences sociales et l'on rencontre fréquemment des travaux de recherche
retraçant ou proclamant « la construction », « l'invention », la « naissance
», la « production » ou encore la « fabrication » de tel ou tel phénomène.
Mais, dans la plupart des textes où elle est employée, la notion de «
construction sociale » n'est ni développée ni explicitée en elle-même, comme
si elle allait de soi, alors même qu'elle semble comprise différemment d'un
auteur à l'autre. Pour Ian Hacking, dire que le phénomène ou l'institution X
est socialement construit signifie que X n'est pas naturel, inévitable et
qu'il aurait pu être autre ou ne pas exister dans une autre configuration
sociale ou historique, mais que X est généralement tenu pour naturel, acquis,
stable ou défini une fois pour toute. Le constructivisme s'inspire de la
métaphore de la construction pour l'appliquer de façon heuristique à des
phénomènes qui ne sont habituellement pas pensés ainsi. Après avoir critiqué
l'assimilation du constructivisme au relativisme ou au subjectivisme, cet
ouvrage propose tout d'abord une typologie des approches constructivistes.
Celle-ci est ensuite appliquée à l'étude des risques psychosociaux au travail
: définition de la situation et de la pénibilité du travail, carrière et
étiquetage dans l'organisation des personnes « stressées » ou en « souffrance
», institutionnalisation des catégories cliniques comme le stress, le burn out
ou le syndrome de fatigue chronique. La construction du mal-être au travail
dans les métiers en contact avec un public (infirmières, policiers
travailleurs sociaux, machinistes receveurs, etc.) est mise en connexion avec
le travail de catégorisation des usagers ou des clients par les street level
bureaucrats. Pour donner du sens à leur activité et gérer les difficultés du
travail, les agents de première ligne sont amenés à étiqueter et trier les
personnes dont ils s'occupent. Les exemples du travail soignant, des
patrouilles de police secours et de la prise en charge de la jeunesse à risque
ou des personnes âgées fragiles permettent de montrer comment la mise en forme
et la perception stéréotypée des usagers (malades, délinquants, jeunes,
personnes âgées) modifie « par le bas » les principes et les effets des
politiques publiques mises en œuvre.
sciences sociales et l'on rencontre fréquemment des travaux de recherche
retraçant ou proclamant « la construction », « l'invention », la « naissance
», la « production » ou encore la « fabrication » de tel ou tel phénomène.
Mais, dans la plupart des textes où elle est employée, la notion de «
construction sociale » n'est ni développée ni explicitée en elle-même, comme
si elle allait de soi, alors même qu'elle semble comprise différemment d'un
auteur à l'autre. Pour Ian Hacking, dire que le phénomène ou l'institution X
est socialement construit signifie que X n'est pas naturel, inévitable et
qu'il aurait pu être autre ou ne pas exister dans une autre configuration
sociale ou historique, mais que X est généralement tenu pour naturel, acquis,
stable ou défini une fois pour toute. Le constructivisme s'inspire de la
métaphore de la construction pour l'appliquer de façon heuristique à des
phénomènes qui ne sont habituellement pas pensés ainsi. Après avoir critiqué
l'assimilation du constructivisme au relativisme ou au subjectivisme, cet
ouvrage propose tout d'abord une typologie des approches constructivistes.
Celle-ci est ensuite appliquée à l'étude des risques psychosociaux au travail
: définition de la situation et de la pénibilité du travail, carrière et
étiquetage dans l'organisation des personnes « stressées » ou en « souffrance
», institutionnalisation des catégories cliniques comme le stress, le burn out
ou le syndrome de fatigue chronique. La construction du mal-être au travail
dans les métiers en contact avec un public (infirmières, policiers
travailleurs sociaux, machinistes receveurs, etc.) est mise en connexion avec
le travail de catégorisation des usagers ou des clients par les street level
bureaucrats. Pour donner du sens à leur activité et gérer les difficultés du
travail, les agents de première ligne sont amenés à étiqueter et trier les
personnes dont ils s'occupent. Les exemples du travail soignant, des
patrouilles de police secours et de la prise en charge de la jeunesse à risque
ou des personnes âgées fragiles permettent de montrer comment la mise en forme
et la perception stéréotypée des usagers (malades, délinquants, jeunes,
personnes âgées) modifie « par le bas » les principes et les effets des
politiques publiques mises en œuvre.
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