Isidoro, Ou comment Isidore Ducasse, depuis le vieil océan, inventa le comte de Lautréamont.
EAN13
9782814503250
Éditeur
PublieNet
Date de publication
Collection
La Machine ronde
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Isidoro

Ou comment Isidore Ducasse, depuis le vieil océan, inventa le comte de Lautréamont.

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La Machine ronde

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Tous les amoureux des Chants de Maldoror ont tenté d’en prolonger le mystère
dans la trop brève vie d’Isidore Ducasse. François Caradec le premier en avait
donné une fascinante biographie, Jean-Jacques Lefrère plus tard a complété le
tableau bien au-delà de ce qu’on pensait accessible.

Mais le mystère reste : celui d’une formidable invention poétique, portée à
bout par un fantastique aussi visionnaire (cinétiques de la ville, la nuit)
que cruel.

Et tout se passe au Chant II, quand le premier dispositif, et ce qu’il porte
d’encore romantique, laisse ses rênes à l’écriture même, à la fascination
Baudelaire de Ducasse. Combien de fois j’ai fait le test avec des étudiants :
Lautréamont, pas encore lu (pas grave, il n’y a pas d’âge pour s’y mettre, et
c’est violent) – mais qu’on dise Beau comme la rencontre sur une table de
dissection d’une machine à coudre et..., un bon tiers du groupe complètera
tout de suite par le fameux parapluie, qui aura un tel écho chez les
surréalistes.

La littérature retournée comme un gant, dit Francis Ponge : et c’est dans ce
Vieil océan que tout prend source.

La première traversée : un enfant de Montevideo, Uruguay, est envoyé en
pension à Pau. A l’âge du baccalauréat, et finie la première année
d’université à Bordeaux, les premiers textes envoyés à des concours, la
traversée retour. Il va revoir son père, et obtenir de lui la tentative de 2
ans à Paris, pour devenir écrivain.

Longue traversée, échappée aux lois de la terre. Retour sur soi, prégnance de
l’écriture qui commence à se faire. Moi aussi, j’en rêvais : prendre
Lautréamont pensif accoudé dans la tête d’Isidore Ducasse, sur le bateau qui
lui fait traverser l’océan.

C’est donc d’écriture, d’invention, de monde intérieur, de biographie et
d’excès, qu’il est ici question.

Il fallait sans doute un autre regard avec traversée d’océan depuis le lieu
originel de la langue : ce texte s’écrit à Montréal, et prouve qu’il n’y a pas
d’étiquette géographique à ce qui nous fait naître à la langue. Et quelle
langue, si c’est le barbare déploiement de celui qui, de ce bateau,
contemplait, avec les beau comme du Vieil océan, la femelle du requin qui
définitivement l’entraîne.

FB

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### Du vert océan mêlé à du rouge sang...

C’est le récit du voyage de Lautréamont en Uruguay, en 1867, un an avant la
publication du premier des Chants de Maldoror. Mais de ce voyage, on ne
retient qu’une partie obscure, un segment inconnu : le trajet aller en bateau
de Bordeaux à Buenos Aires.

Alors c’est à l’imagination de reconstituer le temps du voyage, la succession
des jours, des îles et des ports. Et le vocabulaire du récit retraverse les
représentations du vieil océan, les cartes et les atlas, les termes de marine.

L’idée alors de la mer, quand c’est ce qui nous sépare de l’origine aussi bien
que du devenir.

On revient ainsi en amont des Chants, à la violence de leur inchoation, et
l’on pose à rebours des bribes de poèmes sur la nuit d’une individualité,
arrachant des paroles à l’ombre silencieuse.

Isidoro, c’est un ton, une couleur. Un sentiment de vague, de saumâtre. Du
vert océan mêlé à du rouge sang. Et la langue du récit qui avale cela avec une
grimace.

Mahigan Lepage

Audrey Lemieux est doctorante à l’Université du Québec à Montréal. Isidoro est
son premier long récit.
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