La blessure de la rencontre, L'économie au risque de la relation
EAN13
9782853139724
Éditeur
Nouvelle Cité
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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La blessure de la rencontre

L'économie au risque de la relation

Nouvelle Cité

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782853139724
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Comment réhumaniser notre économie capitaliste ?

L’économie moderne, au moyen des contrats et du marché, évacue les relations
personnelles directes. En garantissant une sécurité maximale, elle évite le
contact avec les autres, qui est toujours source de blessures. Mais elle
élimine aussi le bonheur de la rencontre avec l’autre. Un économiste
napolitain du XVIII siècle, Antonio Genovesi, disait : « C’est une loi de
l’univers que nous ne pouvons pas faire notre bonheur sans faire celui des
autres. » Pour lui, la réciprocité – pas seulement la relation – est l’élément
caractéristique de la socialité humaine. Il est illusoire de croire que la
recherche de l’intérêt personnel est la seule chose qui compte et que , par
une « main invisible », la satisfaction de l’ensemble des intérêts personnels
contribue au bien commun. L’auteur développe les idées de Genovesi en
expliquant un concept nouveau élaboré par des économistes contemporains : les
biens relationnels et leur corollaire indispensable, la gratuité. Il revisite
sur cette base l’idée de responsabilité sociale de l’entreprise, de bien
commun et d’entreprise comme communauté. Il montre comment des expériences
économiques ouverte sur la gratuité du rapport avec l’autre peuvent offrir une
issue à la crise que nous traversons. Ainsi pourrait se développer une «
économie civile », à la recherche d’une vie humaine et plus heureuse, sans
nier les difficultés et le risque qu’une telle opération porte en soi.

Un regard novateur sur la place à donner aux relations humaines dans notre
économie de marché.

EXTRAIT

Imaginez... une ville sans immeubles bruyants et sources de disputes­, où
chaque famille possède sa petite villa isolée acous­ti­quement et visuellement
des autres, de telle façon qu’aucun voisin ne puisse déranger qui que ce soit
; une ville où les quelques gratte-ciel restés debout sont construits de façon
à éviter toute rencontre dans les escaliers ou sur le palier ; une ville où,
dans les bureaux ou sur son lieu de travail, on communique uniquement par mail
ou par Skype pour les décisions les plus délicates ; une ville où tous les
espaces autrefois communs, les places et les quartiers, ont été lotis et
privatisés, où chacun défend et contrôle son morceau de territoire ; une ville
où un simple mail nous permet de commander les courses qui sont livrées chez
nous sans que nous ayons besoin de sortir et de perdre un temps précieux ; une
ville où les médias sont devenus sophistiqués et interactifs, jusqu’à nous
donner l’impression que nous sommes en compagnie de nombreuses personnes toute
la journée, alors que nous passons de plus en plus d’heures seuls devant notre
ordinateur ou devant la télévision

CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE

Alimentant les sources anciennes de réflexions contemporaines sur les biens
relationnels, Luigino Bruni poursuit sa démonstration pour souligner que le
marché est bel et bien un terrain où peuvent coexister don et contrat,
économie et société, intérêt individuel et relations humaines saines. - Diane
de Zélicourt, Revue Projet

À PROPOS DE L'AUTEUR

Luigino Bruni est Professeur d’économie à l’Université LUMSA de Rome et à
l’Institut Universitaire Sophia. Historien de la pensée économique, il a
publié sur le sujet de nombreux livres en italien et en anglais.
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