Nager dans la modernité liquide
EAN13
9782897594145
Éditeur
Atelier 10
Date de publication
Collection
Nouveau Projet
Langue
français
Langue d'origine
français
Fiches UNIMARC
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Nager dans la modernité liquide

Atelier 10

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Livre numérique

  • Nager dans la modernité liquide

    Aide EAN13 : 9782897594145
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    2.49
La société contemporaine est parsemée d’organisations sociales comme le
couple, qui se décomposent avant même d’avoir pris racine. Les institutions
qui soutiennent et policent ces organisations s’effritent; l’État se
désinvestit, l’entreprise est supplantée par des emplois temporaires et
contractuels, l’Église est désertée. Le sociologue Zigmunt Bauman parle de
modernité liquide pour désigner les structures éphémères qui régissent
désormais nos existences. En valorisant la liberté et la flexibilité, cette
modernité liquide permet une réinvention continuelle. Il nous est aujourd’hui
concevable de changer de job, de partenaire, de région ou encore de
communauté. Or, l’espérance de vie trop courte des liens que l’on tisse nous
empêcherait aussi de former des projets à long terme. Liquides, nos relations
se déforment à la moindre palpitation extérieure, parce que la cohésion entre
leurs molécules est plus faible que dans les corps solides. Nos liens intimes
et sociaux se dénouent donc sans difficulté. Le couple se désagrège, l’amour
aussi. Notre futur coule par terre, nous échappe. Et la perte de repères
qu’engendre cette fluidification nous plonge dans une incertitude constante.
Ainsi, la peine d’amour catalyse une sorte de précarité. Celle-ci, parce
qu’elle est présente dans toutes les sphères de la vie, est l’un des traits
dominants de la modernité liquide. Elle s’intensifie chez les individus plus
vulnérables, tels les femmes, les personnes racisées, ou encore les réfugiés,
qui la portent à son comble. Les travailleurs culturels comme moi ne font
évidemment pas exception à la règle. D’ailleurs, on voudrait responsabiliser
ces derniers, comme si l’instabilité était un choix. Combien de fois m’a-t- on
répété: «Mais à quoi tu t’attendais, en allant étudier en littérature?»
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