Le rêve passe

«Le grand poète Z. A. passa une décennie à se soûler à Paris, après s'être soûlé pendant trois ans à Berlin. Puis il rentra se soûler jusqu'à la fin de ses jours à Lvov/Lviv/Lemberg, sa ville natale. Les femmes travaillent sur l'histoire des femmes. Les homosexuels travaillent sur l'histoire de l'homosexualité. Les Noirs travaillent sur l'histoire du colonialisme. Les Juifs travaillent sur l'histoire de la Shoah. Chaque temps grammatical est porteur d'un espace qui lui appartient en propre. Au point qu'on peut parler peut-être tout autant d'espaces que de temps grammaticaux. En écoutant une symphonie, il n'oubliait pas le théâtre. En lisant un roman remarquable par sa forme, il n'oubliait pas le théâtre. En observant toutes les portes cochères qui menaient de chez lui au théâtre, il n'oubliait pas le théâtre. (Hommage à V. M. 3.)»
Un roman en mille quatre-vingt-neuf séquences d’un long rêve, qui se développe par métamorphoses, dérives et reprises. De la même manière que le mécanisme onirique mêle les temps, les époques, les lieux, les points de vue, il rassemble évocations et visions, clartés d’autrefois, fulgurances d’aujourd’hui, tavernes d’anciens siècles et tours d’habitation.
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