Louis

Mari aimant et père exigeant ; soldat héroïque et résistant de la première heure ; homme de bien, homme d’honneur et de probité ; ami des abeilles, des arbres et des chevaux ; « boussole, guide et confident » pour ses enfants ; aimant philosopher, sachant raconter les histoires, ne négligeant pas la bonne chère ; fin limier sous l’uniforme du gendarme ; père passeur et maire bâtisseur ; animé d’une soif inextinguible d’apprendre, de connaître, d’aimer et de donner…À Jean-Louis Couturet, la vie a donné ce qu’elle pouvait offrir de mieux : un père. Humble, fier et digne, doué d’un charisme prodigieux, libre comme peuvent l’être ceux qui ne se sont pas trompés, durant les heures sombres et décisives.… « Louis » était un être d’exception. Avoir pu compter, durant l’enfance, jusqu’à l’entrée dans l’âge adulte et bien des années encore sur un père de cette trempe : est-ce une chance, un atout pour surmonter les épreuves que la vie vous réserve et devenir, à son tour, un homme libre et éclairé ? Au contraire, une figure aussi intimidante ne finit-elle pas par vous tétaniser, tel un fardeau sublime, une ombre écrasante ? L’auteur, en tout cas, ne s’est jamais totalement remis de la disparition de ce père adoré et adulé, à qui il rend un hommage vibrant. Il en a tiré une énergie vitale qui masque mal une forme de désespoir. Nostalgie du paradis perdu, du père parti, cruauté du chagrin né de la disparition de celui que l’on croyait immortel. Le portrait qu’il brosse de lui (Louis) est tour à tour drôle, touchant et émouvant. « Servir et ne pas se servir » : tel était la devise de cet ancien héros des maquis et des FFI, aussi respectueux des institutions qu’impitoyable à l’égard de ceux qui les dévoyaient. « Il a voulu être un Homme, il a réussi au-delà de ses espérances », écrit Jean-Louis Couturet, décidément inconsolable face à la perte de « ce père » tant aimé. Son héros.Nicolas Bastuck Journaliste