Panégyrique de l'Empire
EAN13
9782956404262
ISBN
978-2-9564042-6-2
Éditeur
Éditions du Val
Date de publication
Nombre de pages
138
Dimensions
21 x 14,8 x 0,9 cm
Poids
300 g
Langue
français
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Panégyrique de l'Empire

Éditions du Val

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Préface de Guilaine Depis

Dans la mythologie grecque, Éros est la personnification de la Vie et Thanatos celle de la Mort. Freud va s’emparer de cette dichotomie pour élaborer sa théorie d’affrontement des pulsions sexuelles d’autoconservation et d’anéantissement. Chez Christian de Moliner, ce singulier roman - « Panégyrique de l'Empire » - est le théâtre de leur duel : le narrateur, Augustin Miroux, dans le poumon duquel Thanatos déguisé en cancer s’engouffre à grands pas, a bien décidé de puiser force et réconfort dans Eros qui se présente à lui sous les traits harmonieux d’une escort girl tchèque : Lizaviéta.
La soixantaine flageolante, Miroux est un professeur d’université de province las de ses étudiants apathiques qui baillent aux corneilles. Il mène une vie plate et morne avec sa femme Clémence ; ensemble ils constituent le parfait stéréotype du couple à l’ancienne qui se prolonge en dépit d’un désir émoussé voir porté disparu.
Facétieuse, la vie a infligé une rareté génétique à notre anti héros : lui qui n’a jamais fumé de sa vie se retrouve avec une tumeur bronchique. Mais elle lui a aussi réservé une superbe surprise avec le coup d’éclat de l’invraisemblable succès de son essai « Analyse de droite du monde » qui le propulse au cœur du milieu intellectuel européen. Miroux se voit ainsi convié à prononcer « le discours de sa vie » à Prague et pour fêter cet apogée de sa carrière de prof terne aux quinze navets publiés, il décide de profiter du voyage pour s’offrir les services d’une call-girl praguoise durant les quatre jours de son escapade. Puisque la fin approche, autant mettre ce séjour snob et glorieux à profit pour jouir une dernière fois dans les bras d’une bombe qu’il choisit sur un catalogue du net bien faite et distinguée.
Miroux commence à se réjouir de s’être payé pour 10 000 euros l’accompagnement d’une telle créature, rêve qu’il la possédera et qu’elle sera à son service en permanence… Mais patatras ! Rien ne se passe comme prévu : dès leur rencontre à l’aéroport, la belle Lizaviéta, sa conscience professionnelle en bandoulière, va prendre les choses en mains.
Et le séjour praguois va prendre avec cette inversion des rôles une tournure des plus cocasses, digne de Guitry pour son mordant. L’escort se révèle entreprenante et dirigiste, ayant à cœur de rendre le plus heureux possible son client. Tandis que le pauvre Miroux, torturé par la culpabilité de s’être approprié le corps d’une femme contre monnaie sonnante, aura tôt fait de se retrouver tétanisé dans le lit sous les assauts de la dame dévergondée – en apparence ( ? ) assoiffée de sexe.
Sous les dehors d’une adorable fable qui fait pour son contexte penser à Pretty Woman, Moliner aborde l’un des thèmes les plus fondamentaux de la littérature mondiale : la culpabilité. Son Miroux est aussi torturé que l’homme du Souterrain de Dostoïevski. Dévoré par les questions qui l’assaillent sur la sincérité de la pro à l’œuvre, il a bien du mal à éprouver du plaisir. Moli
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