Revue des Sciences Humaines, n°291/juillet - septembre 2008

Ce numéro veut appréhender Marivaux autrement : nous avons osé appeler
Marivaux libertin, sans ambiguïté. Nous l'avons lu depuis l'étranger
(l'Espagne, l'Australie...). Nous l'avons pensé auteur homme, écrivant au
féminin pluriel. Nous avons eu le courage de le faire queer, le besoin de
l'envisager différemment, à l'origine de diverses mises en scène, de versions
filmiques les plus variées. Nous avons eu le désir de nous attarder sur ses
formes multiples pour les dépasser et en saisir l'essence scénique, voire
matérielle, corporelle... Tout ceci nous amène à présenter un Marivaux autre,
inépuisable comme tous les grands.Ce qu'a sans doute de plus original ce
nouveau Marivaux de la RSH, c'est son hispanité. Marivaux a, en effet,
beaucoup de l'amertume et du rire jaune d'un Goya, bien avant lui. Ce regard
hispanique, majoritaire dans ces pages, mais non pas exclusif car nos amis
Français et Australiens (hispanophiles, d'ailleurs) ont su partager notre
vision libertine de votre auteur, contribue à cette image d'un Marivaux
renouvelé : très européen, hors frontières, génériques (dans la littérature
comme dans la vie), géographiques, historiques, et surtout philosophiques et
esthétiques. Un Marivaux très vivant, toujours aujourd'hui.