Lepréau-Lacourdesgrands ..

Conseillé par (Libraire)
16 octobre 2022

DAMIEN

« Sangliers, géographies d’un animal politique » de Raphaël Mathevet et Roméo Bondon paru aux éditions Actes Sud dans la collection Mondes Sauvages

A travers ce livre, Raphaël Mathevet et Roméo Bondon cherchent à nous alerter sur ce que les sangliers peuvent nous apprendre. Pour cela, ils partagent leurs expériences ainsi que celles des personnes qu'ils ont pu rencontrer et tentent de se mettre à la hauteur de ce libre animal, qui fait fi des contraintes que l'être humain s'efforce de lui imposer. A leur façon, ils nous invitent à nous questionner sur notre relation à cette espèce tantôt sauvage, tantôt liminaire et à sortir du discours cynégétique dominant.

Le goût des autres

Albin Michel

21,90
Conseillé par (Libraire)
16 octobre 2022

Eloïse

« Françoise Héritier, le goût des autres » par Laure Adler paru aux éditions Albin Michel
Amie de longue date de Françoise Héritier, Laure Adler livre un très beau portrait de l'anthropologue, de son enfance modelée par des origines paysannes jusqu'à la fin de sa vie en 2017.
S'appuyant sur le Fonds Françoise Héritier déposé aux Archives nationales, et sur ses propres souvenirs, Laure Adler retrace le parcours brillant de la jeune Françoise : le séminaire de Claude Levi-Strauss à la Sorbonne, les études en Histoire délaissées au profit de l'anthropologie, le premier "terrain" avec son époux en Afrique en 1957... D'abord très proche du structuralisme de Levi-Strauss, la réflexion de Françoise Héritier va peu à peu s'en écarter, délaissant les fonctions symboliques des organisations humaines pour mettre le corps au centre de son travail. Son travail sur les systèmes de parenté et ses théories sur les différences des sexes lui valent dans les années 1980 la reconnaissance et les honneurs académiques : nommée directrice d'études de l'EHESS en 1980, elle succède à Claude Levi-Strauss en 1982 au Collège de France.
Mais surtout, le plaisir que l'on prend à découvrir Françoise Héritier vient aussi de la découvrir dans son intimité : femme fidèle en amitié, sa joie de vivre lui permit de supporter en toute discrétion les longues années de souffrance causées par une maladie auto-immune.
Souhaitons que le beau livre de Laure Adler remette en lumière les travaux de Françoise Héritier !

26,00
Conseillé par (Libraire)
26 août 2022

ELOISE

Après une magistrale biographie romancée d'Henry James ( "Le Maître", publié en 2005), Colm Toibin renouvelle l'exercice avec Thomas Mann dans "Le Magicien".
Né dans une grande famille de la bourgeoisie commerçante de Lübeck , Thomas se persuade d'abord qu'il prendra la suite de son père. Mais ce dernier, peut-être plus clairvoyant, écarte ses deux fils de la succession avant de mettre fin à ses jours. Dès lors, la famille s'installe à Münich où Thomas et son frère Heinrich vont fréquenter et même être au cœur d'une nouvelle génération d'intellectuels et d'artistes.
Le riche passé familial nourrit le premier roman de Thomas, "Les Buddenbrook", lui apportant une aisance financière nouvelle et une notoriété qui perdureront toute sa vie. Incarnant l'intellectuel allemand de son temps, d'abord nationaliste durant la 1ère Guerre Mondiale, puis social-démocrate, Colm Toibin rappelle au lecteur d'aujourd'hui combien la voix de Thomas Mann a compté dans son pays et au-delà. Cependant, on retiendra surtout du Magicien le portrait d'un homme d'une grande réserve, aux émois secrets (son attirance pour les jeunes hommes...) et très souvent opaque, même aux yeux des siens. C'est le tour de force de Colm Toibin que de s'approcher de l'insondable avec autant de virtuosité et d'en faire un récit magnétique.

Éditions de L'Olivier

18,00
Conseillé par (Libraire)
26 août 2022

DAMIEN

« Pensez-vous que ce soit dans votre intérêt d’avoir un prénom russe dans la société française ? » lui demande la procureure, parfaitement incrédule. Quand Polina - ou Pauline, elle ne le sait plus vraiment - est arrivée en France après la chute de l’URSS, son père fait franciser son prénom. Pour faciliter son intégration. Pour la protéger, aussi. Avant elle, sa grand-mère, Juive ukrainienne, avait aussi troqué son compromettant prénom de Pessah pour celui de Polina. C’était une autre époque. Faut-il encore cacher qui on est dans la société française ?
Dans un récit vif et drôle, ponctué de mots slaves et yiddish, la narratrice nous invite à partir à la recherche de son identité égarée, quelque part entre Moscou et Saint-Étienne dans les années 90. Lorsqu’elle était Pauline dehors et Polina dedans. Lorsqu’elle devait constamment « tenir sa langue » : ne pas parler français devant ses grands-parents restés à Moscou ; ne pas parler russe devant ses camarades et dévoiler sa véritable identité. Il ne faudrait pas que des deux mondes se (con)fondent l’un dans l’autre.
"Tenir sa langue" est un premier roman attendrissant, entre humour noir et colère , qui aborde la question de l’identité, des secrets de famille et de leur poids et du système français parfois absurde. Un roman à dévorer en une soirée!

Anne-Marie Métailié

22,00
Conseillé par (Libraire)
26 août 2022

JULIE

Comment se raccrocher à la vie quand on se réveille paraplégique à 26 ans et que la seule personne à contacter est son père que l’on n’a pas revu depuis dix ans ? Avec un café et un donut, peut-être ?

De retour chez lui à Austin au Texas après un terrible accident qui l’a privé de ses jambes, Jarred constate que rien n’a changé, mais, pourtant, tout est différent. Jack n’est plus l’homme perdu, endeuillé et alcoolique qu’a quitté Jarred il y a une décennie. Jarred, lui, reste cet enfant terrible, brisé et désabusé qui accumule les bêtises, comme autant de tentatives désespérées de renouer un lien qu’il croyait définitivement perdu après la mort de sa mère.

Dans un récit lumineux qui alterne entre descente aux enfers, longue rédemption, et humour féroce, Jarred McGinnis raconte les retrouvailles douces-amères entre ce fils et son père. Cette souffrance qui les a éloignées jadis devient alors le vecteur d’une nouvelle relation, basée sur le pardon et peut-être même l’amour. Le Lâche est un premier roman traduit de l'américain, aussi bouleversant que cynique, aussi touchant que drôle pour nous raconter avec un regard forcément inspiré, la vie en fauteuil roulant.