• Conseillé par
    30 mai 2015

    Octave Carezza a abandonné le métier de professeur de lettres mais il n'en reste pas moins un homme très occupé. Ayant décidé de vivre de sa plume, il doit, dans le désordre, affronter la page blanche, négocier avec son éditeur, rencontrer ses lecteurs dans les divers salons du livre, faire bouillir la marmite en écrivant une biographie de commande, pourquoi pas pondre le prochain best-seller de la rentrée littéraire, et tant qu'il y est, trouver la femme de sa vie.

    Feinte dissimulation d'Olivier LARIZZA qui se cache à peine derrière un pseudo pour raconter à travers une succession de nouvelles des anecdotes liées à sa vie d'écrivain. Cela se veut drôle, satirique, enlevé, malheureusement, c'est, au mieux plat, au pire pour lourdingue. Les jeux de mots vaseux, les calembours désuets, les dialogues loufoques, vont peut-être tiré un sourire acide aux ''profesionnels de la profession'' mais le lecteur lambda restera de glace devant ces vaines tentatives d'humour. Quand un auteur se regarde le nombril, tente de se moquer des plus chanceux que lui qui vendent à tour de bras, cela finit par tourner en rond. Même si tout cela doit être pris au second degré, le fiel, parfois, peut ressembler à de l'envie et on n'en sort pas grandi. Olivier LARIZZA devrait arrêter d'essayer d'être drôle, oublier les Musso et autres Pancol, sortir de sa zone de confort et s'acharner à produire un texte digne de ce nom... Ce serait facile de qualifier son livre de ''daube de la rentrée littéraire'' mais laissons lui au moins le mérite d'une première de couverture attirante, à condition d'aimer les chiens...ou les machines à écrire.


  • Conseillé par
    2 novembre 2014

    Roman ou suites de nouvelles humoristiques, sans doute puisées dans les aventures d'Olivier Larizza qui ne prend pas la peine de donner un pseudonyme qu'-on-ne-saura-pas-que-c'-est-lui pour son héros. Le livre est successivement enlevé, drôle, léger, décevant, attendu, osé, autobiographique, ironique, mordant, bourré de références littéraires, d'allusions à peine voilées à tel ou tel écrivain ou tel ou tel héros célèbre... Ca commence bien, avec des blagues légères, une situation décalée, des chutes si ce n'est imprévisibles au moins inattendues dans leur manière de tomber très abruptement. Tout cela dans le premier chapitre, Le jeu de l'amour et du bas art. Puis Olivier Larizza enchaîne sur un deuxième chapitre décevant, aux blagues déjà lues ou entendues qui ne font pas vraiment mouche, pour revenir avec d'autres chapitres qui renouent avec un humour plus personnel.

    Je dois bien avouer une relative déception quand même, je m'attendais à un livre plus féroce, plus mordant. Là où Olivier Larizza fait dans le calembour, le jeu de mots facile, j'aurais apprécié une plus grande implication et allons-y franchement, une critique plus vache du monde littéraire, même si je dois dire que le chapitre consacré à son éditeur est bien tourné, drôle et finalement assez méchant, je ne sais pas si les éditeurs ressemblent à ce Aristide Brillant. Le chapitre intitulé La dernière interview de Bernard Pinot-Noir : "Comment j'ai inventé la rentrée littéraire" est également bien troussé, le "témoignage" de Bukowski après son éjection de l'émission pour cause d'ébriété avancée vaut son pesant de rires et sourires.
    Pour le plaisir, je vous cite mon passage préféré, tiré du chapitre Pour qui qu'on sonne le glas ? :
    "- Je ne serai heureux que lorsque je serai un occis mort.
    - Ce qui est un pléonasme, repartis-je dans un réflexe d'ancien prof de littérature
    - Un occis mort est un pléonasme ?
    - Ou une tautologie, comme tu voudras. En tout cas, ce n'est pas un oxymore, si tu m'autorises ce trait d'esprit.
    - Comment un occis mort pourrait-il ne pas être un occis mort ?
    - Tu confonds le pléonasme et l'oxymore. Un occis vivant est un oxymore." (P.165/166)

    Un drôle de roman drôle qui souffle le réchauffé ou les reprises de blagues connues et l'invention ou la réécriture de certaines qui elles, forcément plus personnelles, me touchent plus. Il y a en lui un ton qui me plaît bien, c'est sans doute pour cela que je suis un peu sévère, parce qu'il n'y est pas sur la durée, il s'essouffle. Dommage. Un livre à intercaler entre deux romans plus plombants de la rentrée littéraire qui les fera passer plus facilement.