Le cercle des plumes assassines

J. J. Murphy

Baker Street

  • Conseillé par
    8 juillet 2015

    Dorothy Parker, critique, scénariste, poétesse fut un des membres actifs de la Table Ronde de l'Algonquin, un hôtel du New York des années vingt. Lorsqu'un critique est découvert mort sous cette table, elle se mêle de l'enquête au risque de se mettre en danger, elle et son nouvel ami, un jeune homme du sud venu dans cette grande vile pour tenter de se faire un nom dans l'écriture, William Faulkner.

    Pas inintéressant ce roman, mais il y a un je-ne-sais-quoi qui ne m'y retient pas. Et pourtant, au départ, j'étais motivé : l'époque, la prohibition, l'ironie et le décalage de ces intellectuels new yorkais, ce détachement dont fait preuve Dorothy Parker, qui n'a pas le sou mais vit comme si elle en avait, à crédit et grâce à son bagou. C'est léger, drôle... et un peu vide. Je m'y suis ennuyé assez vite et malgré les beaux personnages le plaisir n'y est pas totalement. Peut-être aurait-il fallu en faire plus sur eux, sur l'époque, planter un contexte plus fort, plus présent, parce que l'intrigue en elle-même est fine ?

    Néanmoins, ce roman peut plaire par son ton léger et optimiste, son écriture pour tous même si l'on ne connaît rien de ces années folles.


  • Conseillé par
    4 avril 2015

    Humour et enquête dingue dans les années folles à New_york

    De l'humour avant toute chose ! Quelles que soient les circonstances. Ne jamais s'en départir même au cœur du danger, cernés de bootleggers, de flics obtus ou de canailles décidées à vous faire la peau, c'est la religion du Cercle Vicieux. Un dogme auquel il ne déroge jamais et qui fait de ce roman un réel moment de plaisir. Un humour de stand up, vif, acide, dézinguant à tout-va, n'épargnant rien ni personne, surtout pas eux-mêmes. C'est ce qui les aide à supporter leurs conditions précaires, les aléas de la vie et la rudesse que peut présenter de la ville qui ne dort jamais.

    L'histoire baigne dans ces années dingues où la prohibition règne aux États-Unis et où la consommation d'alcool n'a jamais été aussi forte, la multiplicité des spectacles, des concerts, des fêtes qui suivent de près la fin de la grande boucherie de 14/18. Ce livre résonne comme la série Boardwalk Empire, en moins violent, même si le danger rôde, si les gangsters ne sont jamais bien loin des beaux quartiers et qu'il est souvent fatal de les contrarier.

    L'écriture est alerte, des dialogues incisifs, crépitants, des tac-au-tac savoureux, les personnages se tueraient pour ne pas rater un bon mot ou une blague. Plus comédie que polar, un parfum de film noir et blanc à la Marx Brothers, rapide, jouant sur les contrastes, nourri de répliques qui fusent comme les balles des mitraillettes à fromage des malfrats de Capone. Des courses poursuites, des scènes tragiques, toujours allégées d'une boutade rendent le récit alerte et plaisant.

    Un excellent moment partagé avec Dorothy Parker et ses amis et ennemis, des personnages réels croisent sans problème des créations de l'auteur et donnent une atmosphère particulièrement réussie à ce polar. Dorothy Parker, femme de gauche - vraiment à gauche - proche du Parti Communiste, militante du droit des femmes et anti-ségrégationniste de combat méritait bien cette série de livres à son sujet. Elle aimait vraiment l'humour, l'alcool et les histoires tordues, elle est servie sur un plateau par J.J. Murphy.

    Suite de la chronique et musique du livre sur Quatre Sans Quatre (http://quatresansquatre.com/article/chronique-livre-le-cercle-des-plumes-assassines-de-j-j-murphy-1428082626)