L’intérêt de l’enfant

Ian McEwan

Gallimard

  • Conseillé par
    3 décembre 2015

    couple, justice

    Voilà un roman bouleversant sur la relation d’un adolescent en quête avec une juge qui lui a redonné le goût de vivre.

    L’aspect difficultés d’un couple de soixantenaire m’a moins parlé.

    Je trouve tout de même l’écriture de McEwan un peu laborieuse et peu fluide. Heureusement, ses histoires londoniennes sont passionnantes.

    Un roman qui, comme son titre l’indique, pose la question de l’intérêt de l’enfant.

    L’image que je retiendrai :

    Celle de Fiona chantant avec Adam l’accompagnant au violon dans sa chambre d’hôpital.

    http://alexmotamots.wordpress.com/2015/11/22/linteret-de-lenfant-ian-mcewan


  • Conseillé par
    15 novembre 2015

    Ménage à trois !

    Se plonger dans un roman de Ian McEwan, c’est l’assurance de ne pas être déçu, de ne pas relire toujours le même livre, de changer d’univers à chaque fois. L’histoire débute par la scène de ménage d’un couple bourgois et cultivé, amateur de littérature et d’opéra, de bons vins et de mets raffinés. Jack, 59 ans, annonce à sa femme Fiona, qu’il est temps pour lui de « brûler ses dernières cartouches ». Cartouches qui ont 28 ans et portent le prénom de Melanie ! Mais ce n’est pas tout : il aimerait bien que son épouse se montre compréhensive et accepte de faire ménage à trois. Fiona, juge spécialisée dans les affaires familiales, a l’habitude de trancher dans le vif : il n’en est pas question.

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  • Conseillé par (Libraire)
    4 novembre 2015

    A travers une question éthique et juridique épineuse, Ian McEwan nous tient en haleine le temps d'une soirée, aux côtés de Fiona Maye, juge respectée dont la vie va changer après sa rencontre avec un jeune homme atteint de leucémie. Sa religion interdit la transfusion sanguine. Il se dit prêt à mourir pour ses convictions mais c'est à elle de décider s'il l'hôpital doit le transfuser de force.
    Un roman concis, alternant des scènes d'une grande intensité et des moments de légèreté où l'on s'imprègne de la musicalité du texte et des poèmes cités.
    C'est beau, juste et terrible. Un grand moment de lecture.


  • Conseillé par (Libraire)
    24 octobre 2015

    Remarquable!

    Un livre qui pose brillamment la question du choix.
    Le choix de vivre, de mourir, de croire, d'aimer, de pardonner...


  • Conseillé par
    2 octobre 2015

    A presque soixante ans, Fiona Maye est une magistrate brillante, une juge aux affaires familiale admirée et respectée par ses confrères. Elle a consacré beaucoup de temps et d'énergie à sa carrière pour être nommée à ce poste. Mariée à Jack, elle avait sans cesse décalé par le passé la période pour avoir un enfant car elle s'est toujours sentie mariée également au droit et à la justice. Les années ont passé et le temps de devenir mère est devenu impossible. Son mariage bat de l'aile mais Fiona s'investit toujours autant dans son travail avec une seule idée à l'esprit : l'intérêt de l'enfant. "L'intérêt de l'enfant ne se mesure pas en termes purement financiers, et ne se résume pas au confort matériel. Elle l'envisagerait donc d'un point de vue le plus large possible. L'intérêt de l'enfant, son bonheur, son bien-être devaient se conformer aux concepts philosophie de la vie bonne. Elle énumérait quelques ingrédients pertinents, quelques buts vers lesquels l'enfant pouvait tendre en grandissant. L'indépendance intellectuelle et financière, intégrité, la compassion et l'altruisme, un travail gratifiant par le degré d'implications requis, un vaste réseau d'amitiés, L'obtention de l'estime d'autrui, les efforts pour donner un sens à son existence, et la présence au centre de celle-ci d'une relation significative, ou d'un petit nombre d'entre elles, reposant avant tout sur l'amour." Il y a des affaires simples mais également des cas plus complexes qui l'ont marquée comme celle de parents catholiques qui refusaient au nom de leur religion l'opération de leurs bébés siamois destinés à mourir tous les deux sans intervention médicale. Après avoir posé et quantifié dans la balance tous les facteurs, Fiona a jugé que l'opération était nécessaire afin que l'un des deux bébés puisse vivre.
    Une nouvelle affaire lui est soumise en urgence par des médecins d'un hôpital. Adam Henry, un adolescent de dix-sept ans et neuf mois, atteint de leucémie risque de mourir. Comme ses parents, il est témoin de Jévovah et ne peut accepter à cause de des croyances une transfusion sanguine qui avec le traitement médical associé lui sauverait la vie. ("la liberté de choisir un traitement médical est un droit fondamental pour tout adulte"). Fiona décide de se rendre à l'hôpital et de rencontrer Adam avant de rendre son verdict. Brillant élève, intelligent, sensible et poète, Adam se montre déterminé dans son choix " Je suis un individu à part entière. Une personne distincte de mes parents. Quelle que soit leur opinion, je décide par moi-même." Fiona va prendre une décision pour l'intérêt d'Adam, une décision qui concerne son futur immédiat "j'ai jugé que la vie de A. était plus précieuse que sa dignité."
    L'histoire pourrait s'arrêter là mais il n'en est rien. Car la vie d'Adam et de Fiona vont être bouleversées, la décision rendue par Fiona va avoir des conséquences pour elle et pour lui qu'elle était loin de s'imaginer.
    Ian McEwan nous dresse le portrait d'une femme qui semble forte mais rendue sensible sous sa carapace de juge par des affaires qui l'ont remuée, qui n'ont pas voulu s'échapper de son esprit. Les dernières pages sont tout simplement terribles (je n'en dirai pas plus) et mes yeux ont hébergé des poissons d'eau.

    Un roman mené brillamment qui nous interroge sur cette notion de l'intérêt de l'enfant par la justice avec les contextes familiaux, religieux, culturels. Un roman qui m'a plus que touchée , que j'ai lu en apnée totale avec une grosse boule d'émotions à travers la gorge ! Et juste cette dernière citation qui en dit long : "L'intérêt d'un enfant, son bien-être, tenait au lien social. Aucun adolescent est une île. Elle croyait que ses responsabilités s'arrêtaient aux murs de la salle d'audience. Mais comment auraient-elles pu s'arrêter là ?"