Mémoire ouvrière

Dans le cadre du mois du film documentaire, en partenariat avec la Médiathèque de Guingamp et l'association La Toile d'art est née, découvrez notre sélection d'ouvrages sur la mémoire ouvrière.
A voir : Frères de classe de Christophe Cordier - samedi 24 novembre à 15h - Médiathèque et Mémoires d'un condamné de Sylvestre Meinzer - jeudi 6 décembre - Cinéma Les Korrigans
Projections suivies de débats

Ouvrier - Mémoires sous l'Occupation Vol.2

2

Boîte à bulles

Bordeaux, 1942. La France, toujours occupée, continue de vivre à l'heure allemande. Le frère de Jacques, Marceau, est retenu dans un camp de travail en Allemagne. Les deux compagnons échangent quelques lettres mais la censure ne permet pas de savoir réellement ce que vit le détenu.
Cela ne semble pas pour autant perturber Jacques qui, de son côté, goûte aux joies de l'amour et aux balades galantes en compagnie de son amoureuse : Jacqueline. Jacques culpabilise parfois de sa félicité mais l'ivresse de sa douce passion ne tolère pas d'entrave et la gêne s'efface rapidement. S'il faut être égoïste et aveugle pour s'aimer en temps de guerre, Jacques veut bien fermer les yeux, quitte à oublier tout le reste, la guerre, les Allemands, les grands bouleversements qui se préparent alentour et surtout son frère, son meilleur ami, Marceau.


" J'étouffe, je vais prendre un bol d'air. A bientôt, je t'embrasse. Maryvonne. " Ouvrière à Saint-Brieuc et mère de famille, Maryvonne disparaît en laissant ce petit mot sur la table de la cuisine. Saint-Brieuc-Paimpol, ce n'est que 45 km en autocar. Rien d'exotique. Mais dans sa tête, Maryvonne compte bien oublier l'usine. Le quotidien dérape, les personnages aussi, insidieusement.


[suivi de] Compagnons

Grasset

8,35

Un peu avant la guerre de 1914 - 1918, à Saint-Brieuc, un cordonnier essaie de créer dans la ville une section socialiste, puis, n'étant pas arrivé à convaincre les habitants, entreprend de construire de ses mains une « maison du peuple ». Son fils - encore un enfant - assiste à ses efforts désespérés pour donner un espoir au peuple.
L'art de Guilloux, pudique et tendre, est déjà tout entier dans ce premier roman qui annonce une des oeuvres majeures de son temps. Loin d'être un simple roman à thèse, La Maison du peuple est en réalité un hymne à la tendresse humaine.

Il est suivi d'un texte bref, Compagnons, qui raconte la mort d'un ouvrier. Sur un thème désespéré, Guilloux évite tout mélodrame et son histoire gagne une dignité émouvante.
Le livre est préfacé par Albert Camus, qui écrit : « Je défie qu'on lise ce récit sans le terminer la gorge serrée. »


roman

Fayard

18,30

La Lorraine. Dans le paysage de fer et d?acier ravagé par la crise de la sidérurgie, l?implantation à coups de subventions publiques de trois usines du groupe coréen Daewoo, fours à micro-ondes, téléviseurs.


Entre septembre 2002 et janvier 2003, fermeture brutale des trois usines, dont une sera incendiée. Pourtant, la première fois que j?entre à Fameck dans l?usine vide, vendue aux enchères, aucune trace de cette violence sociale qui a jeté sur le pavé 1200 personnes, des femmes surtout.


Au cours de mes visites, j?en rencontrerai bien sûr. Des voix toutes chargées d?émotion, la violence du travail à la chaîne, et la violence ensuite des luttes. Comment affronter maintenant le quotidien vide, et ce qu?il en est pour les enfants, pour le temps, pour sa propre idée de la vie ?


Ces récits entendus, les transcrire ne suffit pas : il faut raconter, reconstruire, la cellule de reclassement, les appartements où vous êtes reçu et le supermarché. Ce qui est proposé comme nouvelles figures du travail ? Centres d?appels, marché du chien.


Il faut aussi entrer dans les silences. On vous parle d?une qui n?est plus.


Ce n?est pas un livre prémédité : il s?agissait au départ de jouer, ici même, une pièce de théâtre. Et puis, à cause des visages, pour la densité des mots en partage, je décide d?écrire. Si les ouvrières n?ont plus leur place nulle part, que le roman soit mémoire.
F.B.


Mémoires d'avant-guerre

Boîte à bulles

Pourtant doué à l'école, le jeune Jacques préfère devenir apprenti dans les imposants ateliers de construction navale, à Bordeaux. Mais si le besoin d'un salaire de plus se fait sentir à la maison, où la maman est souvent alitée, Jacques a aussi envie d'acquérir une certaine autonomie...
A l'usine, Jacques apprend son travail dans l'atelier des moteurs, au traçage, puis sur la coque du navire « L'Indochinois »... Mais il apprend aussi et surtout à se faire respecter ! C'est qu'il y a les ouvriers bienveillants... et les autres... Les apprentis (ou arpettes, pour reprendre l'expression consacrée) sont souvent considérées comme corvéables à merci, voire des souffre-douleurs...
Nous sommes en 1936 et un vent d'espoir souffle sur le monde ouvrier avec la victoire du front populaire aux élections. Tout en s'affirmant à l'usine, Jacques n'en oublie pas de vivre son adolescence, dessinant, lisant, sortant au cinéma avec son complice de frère et faisant ses premières expériences de l'amitié et... des filles, bien sûr...