À la vie à la mort
La quatrième de couverture cache bien son jeu et c'est tant mieux.
Voici un récit simple, rythmé, émouvant et ancré dans la réalité. L'auteure le dit "romancé" mais les faits sont si clairement décrits et la chronologie des évènements nous laissent à penser que les arrangements avec la réalité sont de l'ordre du détail.
Il faut s'attendre à s'immerger dans le quotidien somme toute banal d'une jeune femme, d'un couple, d'une famille nombreuse et unie, d'origine bretonne pur cru. Ce qui pourrait paraître commun, si souvent connu au cours de sa propre vie, dans sa propre famille et retrouver dans de nombreux précédents témoignages, trouve ici un intérêt par l'approche de l'auteure. Son récit est dynamique, sans redondance et se lit d'une traite. Les retours en arrière tombent au bon moment et donnent un nouveau souffle au récit. Et enfin et surtout, ce récit est écrit avec le cœur à l'encre de sang.
Pour l'auteure, très tôt, la vie est une bataille contre la mort, que dis-je une guerre ! Plusieurs batailles, plusieurs défaites mais toujours l'envie pour elle de gagner et de se remettre en selle. Cette force elle la puise auprès de son mari, de ses filles, de ses parents et de sa famille. Mais c'est aussi son frère disparu qui la tirera vers la vie, lui qui a choisi la mort.
Ce récit est marqué par sa sincérité, son honnêteté et sa bienveillance. Pas d'agressivité face au sort qui s'acharne seulement une volonté sans faille. Pas de négativisme face au monde professionnel insensible juste l'acceptation de s'adapter au mieux pour continuer. Mille détails nous sautent aux yeux au cours de cette lecture et nous recadrent avec l'élégance de la sincérité.
Le récit de Véronique, c'est une histoire commune qui, sous sa plume, devient une aventure exceptionnelle et émouvante.
Merci pour ce témoignage qui remet beaucoup de choses à leur place et qui nous touche intimement.
Merci aussi à tous ceux qui ont accompagné Véronique et qui l'ont aidée à se forger une personnalité attachante et particulièrement forte, sa discrétion et sa réserve ne sont que façade. Sa peinture et désormais son écriture nous prouvent sa densité humaine.